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21 janvier 2011

Camions de 44 tonnes et phytosanitaires

Cette semaine, j'ai lu dans le Journal de l'Environnement (un ensemble de brèves quotidiennes publiées sur le net, qui est malheureusement payant depuis 2010 : http://www.journaldelenvironnement.net) des informations qui m'ont fait réfléchir, et que je vous livre telles quelles, avec les réactions (comme souvent, certaines réactions permettent d'avoir un peu tous les points de vue, mais j'ai masqué les noms, qui apparaissent obligatoirement sur le site...). C'est un peu long mais je n'ai pas voulu couper, ces articles sont bien faits.

Journal de l’Environnement du 17 janvier 2011 : « Notre poison quotidien »

Marie-Monique Robin est de retour. Et, une fois de plus, elle n’est pas porteuse de bonnes nouvelles. L’auteure du Monde selon Monsanto revient sur les écrans (et dans les rayons des libraires) avec un grand reportage sur la contamination de nos aliments par les résidus de l’utilisation des produits phytosanitaires.

L’idée du sujet lui est venue lors de sa précédente enquête. « Lorsque je travaillais sur Monsanto, trois questions me venaient régulièrement : Monsanto était-il une exception dans un océan d’industriels pacifiques, comment sont régulés les produits chimiques et existe-t-il un lien entre l’exposition aux produits chimiques et l’épidémie de cancers que l’on constate dans les pays occidentaux », raconte-t-elle.

Basé sur des recherches récentes, le dépouillement des archives de l’OMS et de très nombreux entretiens, le résultat de ce travail d’investigation est inquiétant. Intitulé Notre poison quotidien, le film retrace la façon dont sont fixées par les différentes agences de réglementation les doses journalières admissibles des substances chimiques que l’on retrouve dans notre assiette. Au menu : études de toxicité biaisées par les industriels et experts au cœur d’indéniables conflits d’intérêts.

La journaliste dénonce aussi une véritable culture scientifique qu’il convient de remettre en cause. « Beaucoup de toxicologues ont un problème de pensée : ils ne considèrent pas les expositions aux faibles doses et n’étudient pas les impacts sanitaires de l’effet cocktail [les effets sur la santé de plusieurs substances en mélange, nldr]. Or, depuis la seconde guerre mondiale, environ 100.000 molécules ont envahi notre environnement et contaminé notre alimentation. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est inoffensif ».

Marie-Monique Robin n’oublie pas les agriculteurs et la part de responsabilité qui est la leur dans notre processus d’intoxication. « Je suis fille d’agriculteur, rappelle-t-elle. Et je me souviens de mon père sur son Massey avec ses bidons d’Atrazine. Il ne savait pas. Aujourd’hui, il faut convaincre les agriculteurs de changer de modèle. Mais ils ne le feront que pour un modèle qui leur permette de vivre. Ça ne sera pas facile, car ils ont le sentiment d’avoir été trompés. Il y a 50 ans, on leur promettait qu’ils nourriraient le monde. On leur reproche aujourd'hui d’avoir contaminé leurs enfants, souillé la terre et pollué l’eau. »

D’une durée de 1 h 55, le film de Marie-Monique Robin sera diffusé sur Arte, le 15 mars prochain à 20 h 40.

Auteur : Valéry Laramée de Tannenberg

Réaction :

XXX : Je ne vais pas avancer masqué : j'ai dirigé une usine d'engrais et deux usines de produits phytosanitaires. Article 1 : toutes les entreprises de quoi que ce soit sont au service de ceux qui la possèdent, à savoir leurs actionnaires. A ce propos, pour bien comprendre le système, par pitié, lisez tous le livre de Comte-Sponville : "Le capitalisme est-il moral ?" Les entreprises cherchent donc à vendre le plus possible de leurs produits: médicaments, voitures, aliments, services ... engrais et phytos. Il y a donc eu incitation à utiliser le maximum d'intrants agricoles, engrais et phytos, même quand cela n'était pas indispensable. De la même façon, "les antibiotiques, cela n'aurait pas dû être automatique !" Mais on n'a pas "trompé les agriculteurs", comme le dit MMR. Ils ont effectivement "nourri le monde", ils le font encore et le feront toujours pour les 9 milliards d'individus de 2050. Sans engrais et phytos, ce ne seraient pas les "émeutes de la faim" mais les "guerres de la faim" qui ravageraient la planète ! Qu'il soit préférable de faire du bio, c'est incontestable ... mais un hectare de blé bio produit dans les 35 quintaux contre 70 qx pour du blé "conventionnel" et plus de 100 qx dans la Beauce ou dans la Brie. Or, il faudra doubler la production alimentaire pour 2050 pas la diviser paer deux ... et les surfaces cultivables vont se réduire ... sauf à déboiser l'Amazonie et l'Afrique équatoriale ! Il faudra donc des engrais, des phytos, sans doute des OGM ... et de l'eau ! Mais bien utilisés, sans excès, avec de bonnes pratiques culturales comme dans "l'agriculture raisonnée" pour limiter les impacts des intrants dans l'environnement et sur la santé. Bien que l'on n'ait pas encore pu montrer de façon certaine la relation entre phytos et problèmes de santé. Et l'Europe commence à se soucier de la question des effets combinés des produits chimiques ... Bon courage !

Ce que j'en pense : oui, il y a eu des abus dans l'utilisation des phytosanitaires, et consommer des produits bio devrait permettre de diminuer la quantité de contaminants que l'on ingère. Cependant le bio reste cher (normal, cela demande beaucoup plus de main d'oeuvre), et peu productif, les surfaces cultivées en bio en France sont très faibles, et vu le faible rendement de ces cultures, ce serait difficile de nourrir tout le monde ! Le vrai problème est peut-être que nous sommes déjà trop nombreux sur Terre...

Les camions 44 tonnes débarquent en France

Le 18 janvier 2011 par Célia Fontaine

Le décret autorisant la circulation des 44 tonnes dans le secteur agricole et agro-alimentaire est paru aujourd’hui 18 janvier au Journal officiel.

Conformément aux engagements pris par le Président de la République début avril 2010, « cette décision autorise la circulation des poids lourds équipés de 5 essieux transportant des produits agricoles et agro-alimentaires, entre le lieu de leur production et celui de leur première transformation, indique le ministère en charge de l’écologie dans un communiqué du 18 janvier.

L’entrée en vigueur de ces dispositions est immédiate pour le passage de 40 à 44 t de la limite du poids total autorisé en charge des poids lourds.

La mesure sera étendue en 2012 à tous les types de chargement de façon concomitante avec l’introduction de l’écotaxe Poids lourds.

« Afin de limiter l’impact sur les chaussées, les poids lourds de 44 tonnes devront, à partir de 2014, être progressivement équipés de 6 essieux. Cette modernisation du parc suivra un calendrier parallèle à celui de la norme Euro 6, et n’appellera donc pas de surcoût pour les entreprises. A partir de 2019, seuls les poids lourds à 6 essieux seront autorisés à circuler avec un poids de 44 tonnes », poursuit le communiqué.

Pour France nature environnement (FNE), ce texte est inquiétant, car il favorise le transport routier de marchandises au détriment du transport ferroviaire ou fluvial, moins polluants (1). Des dérives sont à craindre pour les produits agro-alimentaires transportés sur de longues distances, souligne la fédération. Agir pour l’environnement partage ce point de vue. L’association précise que « la part modale du ferroviaire et du fluvial, au lieu d'augmenter, a diminué pour ne représenter que 12 % en 2009, alors qu'elle était de 14 % en 2006 ».

Selon le comité national routier, 12 % des poids lourds routiers devraient bénéficier de ce décret, entraînant un accroissement de la productivité évaluée à plus de 10 %. Mais l'impact de cette décision sur la dégradation des routes est évalué à 500 millions d'euros, une somme qui sera normalement imputée aux départements.

(1) Les émissions de GES restent toujours 10 à 100 fois plus élevées pour le transport par route que pour le transport par voie ferrée, ou fluvial

Réactions :

Mathieu M... : Pourquoi ne pas attendre les camions 6 essieux pour mettre en place cette réforme?

Guy N… : Si la CGT, comme les autres Organisation syndicales, fait grève c'est justement pour sauver le fret ferroviaire en France eet en Europe. La part du Fret ferroviaire ne cesse de décroitre et l'état, malgré les engagements à minima du Grenelle de l'Environement, ne prend pas les mesures qui s'imposent. Mais c'est vrai que nous sommes dans un monde concurentiel où les notions de service public, de service aux citoyens et d'intérêt général sont totalement dénuées de sens !! Rappelons que la SNCF n'était pas conviée au Grenelle et que le Groupe SNCF, du fait de l'évolution de l'entreprise vers le "monde moderne" (!!!) et l'acquisition de GEODIS, est le 1er transporteur routier de France.

Pierre Q… France Nature Environnement veut du ferroviaire: OK, que cette association fasse pression sur la CGT qui fait des grèves tous les 5mn et à la SNCF qui change ses prix très souvent. Ensuite on verra. Peut être qu'ensuite les industriels s'orienteront vers les trains...

Ce que j'en pense : moi qui prends l'autoroute A1 tous les jours ou presque, deux voies sur 3 sont occupées majoritairement par des camions, et j'aimerais bien qu'il y ait plus de ferroutage ! Mais c'est vrai que les trains de fret ne sont jamais prioritaires, il faut plus de 24 h pour traverser la France en train alors qu'en camion cela doit être 10-12 heures -hors pauses ? - Malheureusement nous sommes sur le trajet entre l'Europe du Nord, Allmagne et Hollande, et celle du Sud, Espagne et Portugal.. Alors mettre des camions encore plus gros, même si la "productivité" s'améliore (mais est-ce que les émissions de CO2 par kg transporté baissent vraiment ?) c'est quand même pas terrible, en plus je ne suis pas sûre que les départements pourront mettre encore plus d'argent  pour réparer les chaussées...

Ces deux articles m'ont un peu déprimée, alors j'espère que le week-end (malgré le froid qui revient) me permettra de me changer les idées... Et puis la semaine prochaine je vais en Angleterre, j'ai une formation de 2 jours à Nottingham (enfin aller là-bas en janvier...) et je passerai le week-end à Londres où j'ai de la famille ! Je tâcherai de vous rapporter quelques photos...

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