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1 février 2010

La gestion des déchets I - la mise en décharge

Chose promise, chose due. Je suis (à cause de mon boulot, mais pas seulement) de plus en plus sensible aux montagnes de déchets que nous générons, et aux problèmes que cela entraîne...

Alors, en 1992 la loi Royal a été publiée (j'ai fait une erreur, ce n'était pas encore Dominique Voynet). Elle dit qu'à partir de 2002 on ne pourrait plus enfouir que des déchets ultimes, c'est-à-dire des déchets qui ne pouvaient plus être traités compte-tenu des conditions économiques et techniques du moment...  Concrètement, cela veut dire que jusqu'ici (vous avez vu, hein, on a passé 2002 !) on continue dans pas mal d'endroits à enfouir les déchets tels quels, enfin il y a tout de même des collectes sélectives de déchets "recyclables" qui ne vont donc pas en décharge, mais qui ne sont pas assez efficaces ! Du coup, pas mal de sites d'enfouissement arrivent à saturation, et il y a des soucis pour prolonger leur exploitation ou en créer des nouveaux ! Au fait le terme officiel pour les déchets de type ménager courant c'est "Installation de stockage de déchets non dangereux"... Ces sites peuvent recevoir des déchets banals, des commerces par exemple.

Parmi les soucis liés à la mise en décharge, on peut citer :

- l'occupation de terres qui ne pourront pas servir à grand-chose pendant longtemps (enfin je connais au moins un exemple d'un site réhabilité en terrain de loisirs, ça marche, mais par contre on pourra difficilement bâtir de l'habitat dessus !)

- l'obligation de surveiller les sites au moins 30 ans après leur fermeture, de capter le biogaz (mélange de méthane, explosif, et de gaz carbonique, les deux étant en plus des gaz à effet de serre, plus des composés toxiques en traces) pour des raisons de sécurité et d'environnement, de récupérer aussi et de traiter les lixiviats (les jus libérés lors de la dégradation des déchets),

- les tassements du massif au cours du temps, ce qui rend les couvertures moins étanches (ce qui aggrave les problèmes dessus),

- le fait que l'on met en décharge des produits (les métaux entre autres) dont la source risque de se tarir assez vite, ce qui obligera dans quelques dizaines d'années à excaver les déchets et les traiter pour extraire les métaux nobles...

Bon ce n'est pas rose, mais mettre les déchets dans un trou, quand on a l'espace et que l'on gère les sites comme il faut (le cas en France maintenant, vu la réglementation) c'est encore ce qui revient le moins cher (à part de ne pas produire de déchets, mais cela on en parlera dans le chapitre 4) et les déchets finissent quand même par se dégrader au moins en partie.

Ce qui a conduit la Communauté Européenne à réviser la Directive "déchets" en 2008 et à hiérarchiser les modes de gestion de déchets. Dans l'ordre, du plus favorable à celui qu'il faut limiter, c'est :

1) éviter la production de déchets. Cela revient à consommer moins de ressources (renouvelables ou non), et ne pas avoir à mettre en oeuvre de traitement, nécessairement cher,

2) recycler ou réutiliser (moyennant des réparations éventuellement, ce qui fait travailler du monde sur les chaînes de tri et dans les ateliers de réparation),

3) valoriser sous forme de matière ou d'énergie. On retrouve dans ce chapitre, en même temps, la production d'énergie via la méthanisation (je vous ferai un chapitre séparé là-dessus), le retour à la terre des matières organiques séparées des déchets et compostées, et l'incinération qui produit de la chaleur et/ou de l'électricité,

4) enfin la mise en décharge. C'est un peu moins pire si on valorise le biogaz (voir plus haut) en le récupérant, et au lieu de le brûler, de s'en servir pour faire de l'électricité, de la chaleur voire du carburant pour les véhicules (les bennes de collecte par exemple !)

A suivre....

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Commentaires
I
Mimi : pour Toronto je ne sais pas, mais à Montréal il y a des (au moins une pour ce que j'en sais) grosse décharge(s) ! Et aux Etats-Unis aussi, parce que vers chez vous la place ne manque pas... Ce qui n'est pas le cas en Europe ! (ça n'empêche pas de composter !!!)
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M
Dans mon coin nous en sommes au 1, 2 et 3 et pour le 4 je ne sais pas trop?<br /> <br /> Nos déchets organiques sont transformés en compost et beaucoup de personnes ont dans leur jardin une boîte à compost. Quand j'ai acheté la maison il y en avait une dans le jardin et j'aime beaucoup le principe!
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